Cérémonie du 8 mai
Discours du maire Yves Chipier
Mesdames et Messieurs de la Préparation Militaire Marine de Villefranche sur Saône,
Mesdames et Messieurs les représentants de la Base Aérienne 942 et des Sapeurs Pompiers de la Caserne Albigny-Couzon-Saint Romain, en vos grades et qualités,
Monsieur le Président des anciens combattants,
Chers anciens combattants,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil Municipal des Enfants et leurs parents,
Sans oublier Victorin, notre SNU,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis ce matin dans le recueillement, la gratitude et l’espérance. Le 8 mai 1945, il y a 80 ans, l’Allemagne nazie capitulait. Après six années d’un conflit d’une ampleur inouïe, l’Europe retrouvait enfin la paix. Le fracas des armes s’éteignait, et dans ce silence nouveau, naissait une promesse : celle de ne plus jamais céder à la barbarie.
Ce que nous commémorons aujourd’hui, ce n’est pas une victoire militaire comme les autres. C’est la victoire d’un idéal. Celui de la liberté, de la dignité humaine, de la fraternité entre les peuples Une victoire chèrement payée, gravée dans la chair de millions de femmes, d’hommes et d’enfants.
Ce matin, je pense à eux. Aux soldats tombés. Aux résistants, à ces femmes et ces hommes de l’ombre qui ont refusé de se soumettre. Aux enfants arrachés à la vie. Aux déportés qui, dans l’enfer des camps, ont porté l’humanité au plus profond de l’inhumain.
À Albigny-sur-Saône, comme dans tant d'autres communes françaises, la guerre a laissé des traces indélébiles. Nos aînés ont connu les privations, la peur, mais aussi l'espoir et la résistance. Certains ont résisté. D'autres sont tombés. Tous ont su, dans l'ombre, œuvrer pour que la lumière triomphe de la nuit.
Le monument aux morts, ici même, garde en mémoire leurs noms. Et grâce à la vigilance et au travail de mémoire de nos concitoyens — je pense notamment à Marie-Jo Convard — plusieurs soldats "oubliés" ont pu y être réinscrits. Par cet acte de justice, nous avons redonné leur place à ceux qui avaient été effacés de l’histoire collective. Cela aussi, c’est faire œuvre de mémoire.
Nous avons le devoir de nous souvenir. Non pour entretenir la haine, mais pour éclairer l’avenir. Car, comme le disait Paul Valéry : « Le vent se lève… Il faut tenter de vivre. »
Souvenons-nous pour que jamais ne revienne ce temps où l’on dressait les hommes les uns contre les autres. Où l’on désignait l’autre comme un ennemi parce qu’il était différent. Où la force brutale prétendait faire taire la conscience.
Dans le tumulte de la guerre, des voix ont continué à s’élever. Des voix discrètes, mais fermes. Celles de ceux qui ont gardé au fond d’eux cette flamme — cette étincelle de lucidité, de dignité, de lumière. Et c’est là, peut-être, l’un des enseignements les plus précieux : dans l’obscurité, il y a toujours eu des femmes et des hommes pour porter une lumière. Une lumière fragile, vacillante parfois, mais jamais éteinte.
Cette lumière, nous devons la transmettre.
Comme le rappelait Aimé Césaire : « Il n’y a pas de dignité sans mémoire. »
En tant que maire, je m'engage à ce que la mémoire de ces événements reste vivante dans notre commune. Que chaque génération puisse comprendre l'importance de défendre la liberté, la justice et la dignité humaine.
Mais je ne le fais pas seul.
Je le fais avec chacun d’entre vous, Mesdames et messieurs, vous qui êtes présents aujourd’hui, Je le fais aussi avec les membres du Conseil Municipal, avec nos jeunes élus du CME, présents encore en nombre aujourd’hui.
Et surtout, avec nos si chers anciens combattants. Même si plus aucun d’entre vous n’a combattu durant cette guerre, vous êtes aujourd’hui les gardiens du souvenir. Vous êtes les passeurs d’un héritage. Votre présence donne chair à cette mémoire, elle lui donne sens. Et je veux vous en remercier publiquement
Ce devoir de mémoire nous engage. Car la paix n’est jamais acquise. Elle est un chantier perpétuel. Elle demande du courage, de la vigilance, de la fraternité. Elle exige, aujourd’hui comme hier, des hommes et des femmes debout.
En ces temps troublés où les vents mauvais soufflent à nouveau sur l’Europe et au-delà, rappelons-nous que l’indifférence est souvent la première défaite. Que la fraternité, si elle reste un mot, n’est rien. Mais qu’en actes, elle devient force.
Alors oui, ayons cette vigilance du cœur, cette exigence de paix, cette volonté de comprendre, plutôt que de juger.
Et que cette cérémonie ne soit pas seulement un hommage, mais une promesse : celle de rester fidèles à l’idéal pour lequel tant de nos aînés ont donné leur vie. Une promesse faite aux anciens, mais aussi aux plus jeunes — à celles et ceux qui grandissent aujourd’hui dans un monde parfois inquiet, mais où tout reste encore possible.
Mesdames et Messieurs,
En mémoire des disparus, en honneur aux vivants, pour les générations à venir, engageons-nous à notre mesure à bâtir un monde plus juste, plus libre, plus fraternel. Un monde où l’on n’oublie pas, mais où l’on espère toujours.
Je vous remercie.
En fichier joint, le discour de Monsieur Sébastien Lecornu, ministre des Armées et de Madame Patricia Miralles ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.
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https://www.mairie-albignysursaone.fr/album/258/ceremonie-du-8-mai-2025
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MESSAGE-8-mai-VDEF.pdf 621.25 Ko - 08/05/25 |